Pâtisserie confiseur glacier Caglio Jacques patissiercaglio.fr

0hdc7cuw

le pain (1)

Jacques Caglio Par Le jeudi, 17 mars 2022 à 07:53

H i s t o i r e d e l a b o u l a n g e r i e

Histoire de la Boulangerie

- Depuis les années 60 :

- De la préhistoire au moyen âge
- Au moyen âge
- De la renaissance à la révolution française
- De la révolution française à la IIIè république
- De la IIIè république à la 2nde guerre mondiale
- De l'après guerre aux années 60

1960/1962 : vogue des pains de campagne.
Au début des années soixante apparaissent les premiers pains spéciaux. le pain de campagne se développe en ville au moment même ou la consommation de la baguette progresse en campagne...

Les substituts du pain progressent également de 1938 à 1963, la consommation de biscottes passe de 38 000 à 80 000 tonnes annuelles. La vente de pain grillé se développe à partir de 1961.

Apparition de groupes automatiques pour artisans boulangers qui permettent d'importants gains de productivité dans la fabrication du 'pain blanc'.

Le développement du pétrissage intensifié induit une dépendance accrue vis à vis des additifs 'le comprimé', 'la pastille' ou 'le granulé' d'acide ascorbique.
1963 : la pousse lente.
A 10° environ, première application de la cuisson différée.
Les premières tentatives remontent aux années 1933, puis entre 1955 et 1959, plusieurs boulangers expérimentent cette technique qui reportait la cuisson d'une douzaine d'heures au maximum.

Dès 1963 : la pousse lente se diffuse dans les villes. Vers 1965/1966, elle connait un réel succès.


1963 : un décret interdit l'installation de brûleurs à mazout.

1963 : instauration des types officiels des farines, basés sur la teneur en cendres de celles-ci. Auparavant le taux d'extraction était fixé en foction du poids à l'hectolitre ou poids spécifique du blé.

1963 : apparition de la technique dite de pétrissage amélioré, compromis entre le pétrissage lent et le pétrissage intensifié.

1964 : exportation de la technique du pain français.
Dès 1957 des boulangers français ont exporté leur savoir-faire et les équipementiers du matériel. En 1964, le pain français s'exporte plus encore, en particulier en Europe du nord mais aussi au Japon, aux Etats-Unis.

1965 : quelques applications de congélation de pain cuit.

1965 : apparition des couches automatiques qui permettent un gain de temps très appréciable à l'enfournement (transi-pat, pani Matic etc..).

1967 : "le travesti farine" ou la célèbre colère du professeur Calvel qui s'insurge contre une pratique qui consiste à fariner abondamment un pâton issu d'une fournée ordinaire et à le vendre pour un pain de campagne...

1968 : premières farines prêtes à l'emploi.
Le marché des pains spéciaux ne cesse de croître, c'est pourquoi les Grands Moulins de Paris vont proposer à leurs clients des farines prêtes à l'emploi, ainsi que les fiches de fabrication correspondantes. Cette assistance à la boulangerie va se confirmer dès le début des années 1970 par la multiplication des "démonstrateurs" des grands moulins.

1967/68 : des innovations déterminantes.
-Cervap : 1er four à vapeur à tube annulaire 100% métallique (le foyer est en acier réfractaire) en 1967

-Four rotatif pons première fabrication française de ce type de four (d'origine suédoise) en 1967

-balancelles : les groupes automatiques vont connaître un nouvel essor grâce aux balancelles qui optimisent la détente des pâtons en 1868

-PANEM : Monsieur Cosmao frigoriste de Niort, invente la première programmation automatique de température pour des enceintes de fermentation. Les Panems ouvrent la voie à la pousse contrôlée. L'invention du blocage permet de différer la cuisson de 48 heures voire plus en 1968


L'instauration de la TVA permet des progrès dans la gestion des petites boulangeries, elle coïncide avec la disposition des dernières coopératives boulangères et des dernières formes d'échange blé contre pain en zone rurale.

Naissance de la grande distribution.
Les tous premiers fournils voient le jour dans les hypermarchés, ils sont généralement très mécanisés, utilisent des fours rotatifs et se servent du pain comme produit d'appel. De 1968 à 1973, la quasi totalité des hypermarchés s'équipent en fournils.

1970 : au cours des années 1970, on assiste à un très grand mouvement d'équipement en matériel, en particulier les enceintes permettant la pousse contrôlée.
Durant cette période, on constate également un net accroissement des ventes de pâtisserie.

1972 : inauguration de l'INBP de Rouen qui prend le relais de l'Ecole de Boulangerie ouverte en 1950.

1972 : création d'usines fabricant des viennoiseries surgelées crues.

1973 Développement de la présentation de boules et de pains décorés à l'aide de pâte morte.

1973 : la farine de fève au banc des accusés.
Le professeur Calvel rédige plusieurs articles mettant en évidence le rôle néfaste de la farine de fève sur le coût du pain. A cette époque, les doses de fèves sont de l'ordre de 0,6 à 1%.
Dans certaines régions, l'enfournement de pâtons poussés à leur optimum abouti à des pains trop développés, à une mie extrêmement blanche et fade. Une polémique s'engage entre partisans et opposants à l'utilisation de la farine de fève associée à un pétrissage intense.

1974 : le repos autolyse, technique mise au point par le professeur Calvel fait l'objet de plusieurs articles. Cette même année, les meuniers sont autorisés à effectuer des ajouts d'acide ascorbique dans les farines commerciales.

1975 : exportation de pain précuit, baguettes et baguettines vendues dans les grandes surfaces de pays d'Europe du Nord.

1975 : accélération du nombre de fermeture de petites boulangeries.
Bien que ce mouvement ne soit pas nouveau , il faut signaler qu'entre 1968 et 1975, 6786 boulangeries artisanales disparaissent.

1976 : l'apparition d'additifs spécifiques pour le travail en pousse contrôlée confirme bien l'expansion de cette technique qui permet de réduire les heures de travail de nuit.

1976 : essor des ventes des fours à pain fonctionnant à l'énergie électrique et progression des ventes de fours rotatifs.

1977 : apparition et progression très rapide de croissanteries dans les villes, sur des lieux de passage très fréquentés. Ces magasins sont équipés de petits fours électriques ventilés.

Parallèlement une société de viennoiseries crues surgelées propose une nouvelle gamme complète destinée à des artisans.

Apparition de publicités dans la presse professionnelle concernant les farines sans fèves.

Publication d'une étude du CNRS sur la baisse de la consommation du pain, on y lit entre autres chose que le pain qui représentait 50% des calories en 1877 n'en représente plus que 5% en 1977.

1977 : le CNERNA ( Centre National d'Etudes et de Recommandations sur la Nutrition et l'Alimentation) organise un très important colloque à Paris sur le pain. Un recueil des usages concernant les pains en France est rédigé. Phénomène très important, on assiste lors de ce colloque à un net revirement de l'opinion médicale vis à vis du pain. En effet, depuis 1974, grâce à des travaux de Burkitt et Trouvel, les fibres alimentaires sont à l'honneur et certains pains, tels les pains complets ou au son qui en contiennent beaucoup ont la faveur des médecins, la presse relatera abondamment cette nouvelle position.

1978 : annonce de la libération du prix du pain mais des hausses importantes constatées l'année suivante, conduisent à la signature d'accords de modération.

Apparition de pains de campagne surhydratés, comme le pain de lodève ou de type paillasse qui vont connaître un succès certain dans les années suivantes. L'hydratation peut aller jusqu'à 80%.
Le casse-croûte à base de baguette trouve un nouveau concurrent : le buns, proposé dans les 'fast-food', restauration rapide à l'américaine.

1980 : vite et bien.
Dans un éditorial de la revue la boulangerie française Raymond Calvel developpe les principes d'une méthode de fabrication reposant sur l'utilisation d'une farine sans fève, un emploi conséquent de pâte fermentée et un pétrissage de type amélioré. Méthode conduisant selon l'auteur à un pain, certes moins développé, mais à mie crème et de bien meilleure goût que le pain issu du pétrissage intensifié.

1981 : formation de groupements de meuniers.
Certains meuniers se regroupent pour créer des structures communes de recherche de nouveaux produits et installer des laboratoires de contrôle de qualité.

1982 : lancement de la banette.
Le groupement des meuniers Unimie propose à ses clients une farine sans fève, qui doit être panifiée avec un diagramme précis : pétrissage amélioré (autolyse), apport de pâte fermentée. Une importante campagne publicitaire nationale est engagée. On peut considérer, qu'à partir de cette date, le pétrissage intensifié perd du terrain.


1983 : début de la surgélation de pâte à pain crue.
Les grosses unités de fabrication commencent à livrer des terminaux de cuisson en pâtons crus surgelés. Il suffit de les décongeler , de les laisser fermenter quelques heures, puis de les faire cuire, le plus souvent par un personnel non qualifié, dans les fours rotatifs.
Ces terminaux de cuisson sont à la portée des moyennes surfaces qui ne pouvaient investir dans un fournil complet. Neuf ans plus tard, on dénombrera environ 900 terminaux.

1983 : Etats Généraux de la boulangerie française.
On y constate que la France est le seul pays développé ayant maintenu sa boulangerie artisanale et qu'une mutation s'est engagée. Autrefois les boulangers vendaient ce qu'ils produisaient, ils sont de nos jours obligés de devenir entrepreneurs et de produire ce qu'ils sauront vendre.
Des études citées montrent que le pain est vingt fois moins cher qu'en 1983 et, qu'il représente désormais 1% des dépenses du budget des ménages.


1984 : des équipementiers français proposent des pétrins à spirale qui permettent de réduire notablement le temps de pétrissage. Ce type de pétrin existait depuis plusieurs décennies en Allemagne.

Vogue des pains façonnés tel le pain rustique.
En réaction contre les mies exagérément régulières (nid d'abeille), provoquées par les façonneuses modernes, le professeur Calvel propose un diagramme, dans lequel les pâtons sont seulement divisés mécaniquement, sans être façonnés suivant l'apprêt et la cuisson. La mie produite est beaucoup plus irrégulière et la mâche plus typée.

1986 : liberté totale du prix du pain.
Cette décision historique met fin à plus de deux siècles de taxations et contrôles administratifs. Elle consacre également la moindre importance des dépenses consacrées au pain dans le budget des ménages.

1986 : développement de pains à marque.
On assiste à de nouvelles formes de partenariat entre meuniers et boulangers, ayant pour but de fidéliser les clients boulangers, qui profitent ainsi d'actions publicitaires et d'enseignes lumineuses attestant leur affiliation à tel ou tel fournisseur.

1986 : une filière qui se concentre :
1953 6617 moulins
1960 4500 moulins
1964 3529 moulins
1970 2499 moulins
1975 1865 moulins
1980 1477 moulins
1986 1073 moulins

La meunerie se restructure.
Sur les 1073 moulins en activité, les 300 premiers effectuent 85% des écrasements.
Par ailleurs, certaines coopératives céréalières procèdent à une intégration verticale en rachetant des moulins et, parfois même des boulangeries ou des viennoiseries industrielles.

1987 : diversification des pains spéciaux.
Les ventes de pains spéciaux ont pris un essor considérable. La quête de nouveaux produits génère des appellations inédites : pain à l'oignon, à l'ail, à la carotte...
Certaines boulangeries-pâtisseries urbaines ayant adopté les "magasins ouverts" depuis quelques années, proposent désormais un service traiteur complet.

1988 : apparition de nouveaux pains régionaux dits de terroirs (pain de tradition picarde, miche angevinne...), qui viennet élargir la gamme des pains des artisans boulangers français comparativement plus restreinte que celle de leurs homologues allemands.


1988 : plusieurs innovations interviennent en matière de matériel.
- Le pétrin en continu, totalement automatisé pour les grosses unités de fabrication.
- Retour des façonneuses horizontales dans les groupes automatiques
- Les distributeurs automatiques de pain
- Un automate japonais de fabrication de pain, petit appareil ménager commercialisé au Japon, puis en Allemagne, et qui permet l'obtention en 4 heures d'un pain moulé sans aucune intervention, hormis les pesées de départ.

1989 : concentration des constructeurs de matériel de boulangerie -pâtisserie.
Dès les années 78/80, la société Pavailler avait eu la volonté d'offrir à ses clients la totalité de la gamme des matériels boulangerie - pâtisserie. Depuis lors, l'arrivée prochaine du marché unique européen a engendré un grand nombre de regroupements chez les équipementiers français.


1990 : regain d'intérêt pour la farine de meule et le pain au levain.
Mise sur le marché de starters ou souches de bactéries lactiques et de levures réactivables permettant de simplifier les schémas de fabrication.

1993 : un décret pain.
Publication au journal officiel du 14 septembre 1993 d'un décret signé du Premier Ministre qui définit les appellation "pain maison" et "pain de tradition française". Objectif : garantir une meilleure information du consommateur et lui permettre d'avoir l'assurance que ces deux appellations de pains n'émanent pas de pâtons surgelés crus fabriqués dans de grosses usines de fabrications éloignées du point de vente.

1995 : protection de l'appellation boulangère.
Seuls les lieux mettant en oeuvre la totalité des opérations unitaires d'un diagramme de panification peuvent afficher le nom de boulangerie.(arrêté du 12 décembre 1995)

1996 : normalisation des dénominations européennes de pains.
La directive européenne 95/2 relative aux divers additifs utilisables dans les produits de boulangerie devient applicble en droit français à partir du 25 septembre 1996. Elle définit plusieurs dénomination de produits de boulangerie courante : pain (au sens large), pain de froment, pain courant français. Cette directive européenne précise les additifs autorisés dans ces différentes dénominations.